Focaccia aux herbes

Un de mes récents coups de coeur littéraires, graphiques & culinaires a été le merveilleux bouquin de Larissa Bertonasco. Intitulé La nonna La cucina La vita, cet ouvrage rassemble des recettes traditionnelles qui lui viennent de sa grand-mère paternelle.  En préambule à ses recettes, Larissa raconte ainsi que ses « souvenirs sont mêlés à l’odeur de la mer et du bois, du romarin et de la sauge, de la naphtaline aussi (…) Ce trésor odorant, enfoui dans [sa] mémoire, remonte à la surface chaque fois que ces senteurs frôlent à nouveau [ses] sens. Ainsi [lui] vint l’idée de composer, enrichi d’histoires et d’images, un livre de cuisine avec les recettes de [sa] nonna, pour y conserver les souvenirs liés aux arômes et aux goûts de ces plats. »
Je suis tombée sur ce livre en passant un matin devant ma librairie préférée. J’étais un peu en retard et je n’avais pas prévu d’entrer dans la boutique mais un simple réflexe m’a fait jeter un coup d’oeil aiguisé à la vitrine… Le livre était là, posé négligemment sur une étagère. La couverture m’intriguait. J’entrais. Cinq minutes plus tard, je ressortais, le livre sous le bras… Le soir-même, j’en dégustais la lecture. Plusieurs recettes de Larissa me donnèrent envie de me mettre immédiatement en cuisine mais la recette que j’avais le plus envie de faire nécessitait au moins 8 heures de repos avant cuisson… Autant dire qu’il me faudrait attendre une journée de farniente total pour y succomber ! Alors, en ce 14 juillet pluvieux, je me mis en cuisine pour réaliser la focaccia de la page 193. Toutefois, comme je m’y pris en milieu d’après midi, je décidai de diminuer les temps de repos. Par ailleurs, je pris la liberté de donner à ma pâte un petit goût méridional.

Pour 3 focacce (pluriel de focaccia) qui embaumeront votre cuisine en cuisant
1 kg de farine / 2 cc de sel fin / 1 verre d’eau tiède + 1 cs / 1 verre de vin blanc sec / 1/2 verre d’huile + 1 cs / 2 cubes de levure de boulanger / 2 cc d’herbes de Provence + 3 cc / 2 cc de romarin séché / 2 cc de poudre de tomates / gros sel

Placer la farine dans un grand saladier et y creuser un puits. Délayer la levure dans le verre d’eau et la verser dans le puits. Mélanger environ la moitié de la farine dans la levure. Couvrir d’un torchon propre et laisser reposer environ 2 heures. Ensuite, verser le vin blanc et l’huile sur la farine. Saupoudrer le sel, les herbes et la poudre de tomates. Bien pétrir la pâte à la main jusqu’à l’obtention d’une pâte homogène et bien molle (si nécessaire ajouter un peu d’eau ou de farine). Couvrir à nouveau et laisser lever entre 2 et 4 heures. Huiler une plaque, diviser la pâte en trois pâtons et en étaler un sommairement sur la plaque. Planter les doigts dans la pâte pour former des creux et des bosses. Emulsionner 1 cs d’huile et 1 cs d’eau et badigeonner la pâte de ce mélange. Saupoudrer d’un peu d’herbes de Provence et de gros sel. Cuire à four chaud (225°C) pendant au moins 20 minutes. Laisser tiédir avant de déguster.

> Remarques : J’ai utilisé un mélange d’huile d’olive neutre et d’huile d’olive parfumée à la clémentine et au citron. Je n’ai pas vraiment mesuré la quantité d’huile que j’ai utilisée (bien plus que dans mes recettes habituelles !) mais je pense que ça devait faire beaucoup moins d’un demi-verre, toutefois la quantité que je vous indique est celle recommandée par Larissa / Au lieu du traditionnel gros sel, j’ai utilisé des flocons de sel épicé achetés à la Grande Epicerie / La poudre de tomates est un produit 100% naturel (sans additifs ni conservateurs) qui qui peut être saupoudrée en touche finale des plats ou comme base de sauce une fois réhydraté dans l’huile d’olive / Suite à la cuisson de la première focaccia (qui était un peu trop cuite), j’ai révisé le temps de cuisson. C’est celui que je vous indique. Mais comme je pense que tout dépend de la puissance du four, je vous conseille de bien surveiller la cuisson de vos focacce / Un dernier conseil : lors de la manipulation de la pâte, huilez-vous les mains : la pâte ne vous collera pas aux doigts !

En me promenant un peu sur internet pour en apprendre plus sur Larissa, je me suis rendue compte que je connaissais déjà – sans le savoir – une partie de son travail et que je l’appréciais beaucoup. En parcourant les illustrations de son site ,j’ai eu de véritables coups de coeur (notamment pour toutes celles qu’elle a réalisées sur le thème de la cuisine). Je suis beaucoup moins douée qu’Anne pour établir des parallèles entre des images/photos et des tableaux de grands maîtres mais je trouve une certaine ressemblance – dans les visages surtout – entre certains tableaux de Gaston Chaissac et l’oeuvre de Larissa (même si elle est certainement bien moins torturée…). Qu’en pensez-vous ?